PSIKO nous en dit plus sur son nouvel album « GAME GRID » sorti récemment chez Audiogenic.
1 – Tes morceaux contiennent souvent des intros très complètes et épiques, avec des mélodies, samples… Peux-tu nous dire quelles sont tes inspirations lorsque tu composes ?
Je dois dire que j’ai beaucoup de mal avec les intros, donc souvent je commence un morceau et l’intro vient plus tard…. ou pas ! Certains de mes morceaux n’en ont même pas et commencent direct BIM !
Pour mes inspirations, ce sont les mêmes qu’à mes débuts : le cinéma. J’adore regarder des tonnes de films et de bandes annonces, il y a de très bons sound designs dans ces trailers et ça donne beaucoup d’idées… Les samples de paroles aussi proviennent de nombreux films : Chucky, L’avocat du diable, Punisher (la série). Pour « Phenomens » avec The Speakers, on est carrément parti dans un délire Indiana Jones, très épique, avec des tambours… je me croyais dans la jungle !
2 – Ton album propose quelques collaborations, notamment avec The Speakers ou JKLL. Quels sont les artistes avec qui tu n’as pas encore travaillé, mais avec qui tu souhaiterais faire une/des collaborations en 2020 ?
Je dois dire que je n’ai encore jamais collaboré avec mon plus vieux pote dans cette scène : le père Maissouille. Presque 18 ans qu’on se connait et on ne l’a jamais fait il serait temps de concrétiser !
Avec les copains Italiens Sickest Squad aussi et tant qu’on y est toute la scène italienne : Braindrillerz, Bit Reactor, Andy the Core, Brutale etc…
3 – Tu as aussi une collaboration avec JKLL, Fishtone qui a rapidement été très populaire. Peux-tu nous en dire plus par rapport à ce morceau ? Cet artiste (JKLL) ?
Pour ce morceau comme pour les précédents (réalisés avec JKLL ou avec son compère CREEDS avec qui ils forment UNIT) le seul truc que je peux dire c’est l’envie…. JKLL a apporté un vent de fraicheur dans le Frenchcore et lorsqu’il m’a contacté fin 2017, j’ai sauté sur l’occasion de me frotter à la nouvelle génération et je ne regrette pas. Quand j’aime, je récidive et tout naturellement on a recommencé. Il m’a fait une jolie proposition son dernier album il était tout naturel que je fasse de même. C’est la famille ! Il a fait un beau parcours depuis.
4 – On peut noter que le niveau des productions Frenchcore a largement augmenté ces dernières années. De ton coté, as-tu perçu cette évolution. ? As-tu changé de façon de composer / produire ?
Je l’ai carrément prise dans la gueule l’évolution, ce n’est pas pareil !!!!!
Je suis de l’ancienne école : tu débute un morceau sans savoir où tu veux aller et après quelques bidouilles tu te dis : « ça passe ». Puis les jeunes sont arrivés avec une approche beaucoup plus pro : des VST, des VSTI à gogo, des accords de notes, des kicks fat, du sound design. Si on ne réagit pas on se retrouve vite relégué au fond du trou. Donc oui, il a fallu que je repense complètement ma façon de bosser les morceaux et les collaborations sur cet album ont été très riches d’enseignements, notamment avec les Speakers.
J’ai respecté un solfège dont j’ignorais volontairement l’existence. Du coup, ça a pris plus de temps. Quand tu repars de zéro, il y a aussi un doute par rapport à ce que tu vas produire et si les gens vont kiffer. Jusqu’à la semaine de la sortie, je doutais toujours et les nombreux commentaires le jour de la sortie m’ont rassuré : j’avais pris la bonne décision !
5 – Peux-tu nous donner ton secret pour être sur une, ou même deux scènes chaque année à Ground-zero ?
Ah ! Si je savais, je le dirais à tout le monde !!!! Plus sérieusement, les gérants de la scène Ruhr G Beats sont de vieux amis et ils me veulent chaque année ! RGB est une orga allemande qui envoie du gros et qui, en 5 ans, a monté la deuxième scène la plus massive de ce festival de ouf, par la taille de la tentpole et depuis peu par la venue d’un bus hardcore à l’intérieur duquel on peut faire la before du festival : pour l’avoir fait l’an dernier, ça déchire. Ce sont de grands fans de Frenchcore et ils ont toujours pensé à moi, c’est fou ! Je le prends comme un honneur et chaque année une nouvelle surprise. Depuis 2014, quand même c’est hallucinant… je m’éclate à fond chaque année en me disant que c’est la dernière… Et puis maintenant avec la scène Origin of Frenchcore qui a tout cassé l’an dernier… ce n’est pas fini !!!!!
6 – Cet album te fait démarrer l’année sur les chapeaux de roue !!! Quels sont les projets à venir ensuite pour 2020 ?
Tout d’abord, je reprends la route des soirées avec la tournée Audiogenic et plusieurs soirées hors de France : Genève, Londres, Berlin, Prague.
Ça va nous mener vite fait à cet été.
Je me lance aussi dans le montage et la réalisation de mes propres clips et ça va me prendre pas mal de temps et d’énergie. Evidemment, il y a deux nouveaux EP en préparation qui sortiront sur cette même période. Mais je vais être patient, je vais d’abord laisser le temps aux gens d’user l’album !
7 – Pas de passage trance, ou d’Uptempo dans ton album… Te moquerais-tu des »modes / tendance » pour faire uniquement ce qui te plait ?
Oui madame, rien à secouer.
J’ai aimé ces passages, cette mode… mais entre le dubstep ou le crossbreed comme souvent, après les premiers morceaux bien réalisés, la sauce se retrouve multipliée et du coup ça devient un truc « attendu » et pour moi, ça devient une obligation.
Du coup ça devient « facile », « obligé » et bon, faut dire que j’ai un petit problème avec les règles….
Bref, je souhaitais réellement revenir aux bases du frenchcore que j’aime et ne pas me positionner sur ce qui se fait actuellement qui à mon sens, est un éloignement, une transformation vers une autre forme, plutôt qu’un renouveau. Je souhaitais simplement faire le son que j’aime, et ne pas répondre à une tendance particulière, si ce n’est celle de faire danser.
8 – On peut retrouver un track en collaboration avec les Hungry Beats sur ton album. De très nombreux artistes ont fait des collaborations avec eux en 2019 : Progamers, JKLL, Radium, Maissouille…
Peux-tu nous en dire plus sur ce morceau en particulier ? Et sur cette collaboration ?
Bah écoute, même réponse que précédemment : la famille !
Les Hungry Beats sont de supers bons potes, on se connait depuis plus de 10 ans et tout naturellement l’envie de faire des morceaux ensemble est présente. Pour être sincère, je marche au feeling tu vois. Avec eux, comme avec de nombreux autres, le courant passe, on ne se fait pas d’embrouilles, on se respecte, on picole ensemble, on casse les dancefloors ensemble, on attend nos trains ou nos avions ensemble…. On est des potes quoi ! La quasi-totalité de notre scène french est ainsi, vraiment. Certains diront « copinage » ou « échange de bons procédés » mais ils se trompent…. Après plus d’une dizaine d’année à mixer ensemble, le plaisir est intact. On kiffe ensemble la chance qu’on a de foutre le souk sur des scènes de malades, et au risque de me répéter, l’envie de reporter ça sur des tracks est permanente. Donc dans toutes les collaborations, l’objectif principal est tout simplement de se faire plaisir à faire la musique qu’on aime, avec ceux qu’on apprécie…
9 – Combien de temps as-tu mis pour cet album complet ?
Les premiers morceaux datent de fin 2018, puis session après session en août 2019 c’était bon. Etant père de famille et prof la semaine, il est parfois compliqué d’enchainer les sessions, mais j’ai pas mal de vacances que je mets à profit. Du coup, ça m’oblige à être créatif, réactif et efficace sur de courtes durées. C’est un entrainement quotidien ahahaha.
Certains morceaux ont pris du temps, d’autres moins. Certains se comptent en jours, d’autres en heure. « Watch your bombs » par exemple a été fait en quelques heures ! Des fois, faut pas chercher quand ça vient, ça vient. Avec The Speakers, j’ai trouvé plus perfectionniste que moi et nos sessions ont été longues, mais le résultat est là, je ne regrette aucune seconde passée à leurs côtés! D’ailleurs, je vais y retourner…
10 – Quelle est la track dont tu le plus fier si tu devais en choisir une seule ?
Impossible d’en choisir une…
« Beat Eastwood » je l’ai faite pour mon père qui est fan absolu du film « Le bon, la brute et le truand »
« Win or Sin » c’est un gros délire pour essayer de faire assoir les gens en plein milieu d’un mix, donc gros challenge !
J’ai pas mal trippé sur la mélo de « Nuke Hunt »
Chacune des collaborations était excitante à faire…. Celle avec INBLEED les copains bordelais, s’est faite avec simplicité et douceur alors que ça gueule et ça charcle tout le long
Et les autres représentent toutes un moment passé à les modeler pour que ça sonne comme il faut donc… non je ne peux pas choisir… désolé.
Disons que la meilleure track reste à écrire !
11 – Si je te dis : « une collab improbable ». Quel artiste choisirais-tu ?
Improbable(s) ? Plein ! Un remix de « Louxor j’adore » avec Phillippe Katerine, Cypress Hill, Svinkels, les Béruriers noirs, les Sales majestés ou encore l’Entourloop, Diplo, DaftPunk, Billie Eilish, Dorothy… bref. Plein.
Merci PSIKO de nous avoir accordé de ton temps pour nous permettre d’en savoir plus sur cet album à ne pas rater !!
https://fanlink.to/Psiko_GameGrid
Interview par Cindy Dos Santos
Rédaction par Cindy Dos Santos et Vincent Baglin