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Êtes-vous plutôt Frenchcore ? Plutôt Métal ? Mais enfin, pourquoi s’infliger un tel choix !? Depuis la sortie de l’album « Ashes Of A Falling Empire » chez Hardcore France Records en novembre dernier, vos désirs peuvent être pleinement satisfaits ! Ce groupe bordelais, qui a su manier et mélanger les deux genres à la perfection, a accepté de répondre à nos questions, non sans humour, lors d’une interview.
Au menu du jour : Origines du groupe, nouvel album, influences musicales, projets à venir… découvrez ces artistes sans plus attendre !
1 – Bonjour à tous et merci de prendre du temps pour nous ! Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter brièvement et nous dire qui se cache derrière le nom d’Inbleed ?
Thomas : En fait, avec Arthur on se connaît depuis plus de 20 ans et une des choses qui nous a rapprochée c’est le Métal. On a fait nos premiers concerts ensemble et passé des heures à écouter des K7 de Métal. Un peu plus tard, on a commencé à mixer en même temps, lui dans la Hardtek et moi dans le Hardcore. Malgré tout, j’ai toujours continué à écouter du Métal et j’ai eu envie de rapprocher les deux univers, j’ai donc proposé de créer le groupe. J’ai la chance d’avoir un frangin qui joue dans un groupe de Métal. Du coup, on lui a proposé d’intégrer le projet. J’ai la chance d’avoir un groupe avec mon frère et mon meilleur ami et ça, c’est hyper cool !
Arty : En effet, quand Thomas m’a proposé ce projet, je n’ai même pas réfléchi une seconde! Challenge accepted!! Raph est venu se greffer ensuite quand on a décidé de faire nos propres morceaux originaux.
Raph : Comme te l’a dit Thomas plus haut, je suis guitariste dans un groupe de rock/métal. C’est mon créneau. Pour être honnête, j’étais assez réticent quand les gars m’ont proposé de chanter dans ce projet, ce n’était tellement pas ma came et je voyais mal comment me placer là-dessus, sur des trucs si peu conventionnels à mes oreilles. Si ça n’avait pas été avec eux, ça ne se serait sûrement jamais produit. Au début, on a testé pas mal de choses mais pour moi, le déclic s’est produit quand on a commencé à travailler sur les morceaux de l’album. J’ai vraiment eu la sensation de participer à l’écriture de véritables chansons, avec des structures définies, et c’était très plaisant.
2 – Parlez-nous un peu de votre parcours. Avez-vous d’abord commencé en tant que groupe de métal pour ensuite faire de la production de musique électronique ou avez-vous directement commencé par la production de Hard Music ?
Arty : Bien que j’écoutais du Métal avant d’écouter de la musique électronique, j’ai commencé par cette dernière et plus précisément par de la Hardtek sous le pseudo Tao H. Cela fait maintenant 15 ans que je tourne en solo. Inbleed m’a fait mettre un peu de côté la production Hardtek mais je ne le regrette pas une seule seconde car cela m’a permis de me sortir de ma zone de confort et d’apprendre plein de nouvelles choses, principalement dans la compo Métal.
Thomas : J’aurais adoré avoir un groupe de Métal. Malheureusement quand j’étais petit au lieu de me faire faire de la batterie ou de la guitare, mes parents m’ont fait faire de la trompette… Du coup, plus tard j’ai mixé du Gabber, c’était raccord.
3 – Qu’est-ce qui vous a attiré dans la scène Hard?
Arty : La cocaïne.
Thomas : Les groupies !
Raph : Rien !! Et surtout pas le fait de jouer à 6h du matin.
4 – Parlez-nous de votre nouvel album marqué par ce mélange (réussi!) de métal et de Frenchcore. D’où vous est venue cette envie de mélanger ces deux genres musicaux ?
Arty : Cet album est le fruit d’un travail acharné depuis les débuts d’Inbleed pour trouver l’alchimie parfaite (selon nous) entre le Métal et le Hardcore. Pour ma part, je ne suis pas encore 100 % satisfait mais comparé à nos premiers EP, on a passé un grand cap et on a réussi, je pense, à trouver notre style.
Thomas : Au début d’Inbleed, on se contentait de faire des remixes de morceaux de Métal qu’on aimait bien. Très vite, on a eu envie d’aller plus loin et de créer nos propres morceaux.
Raph : C’est leur idée, je n’y suis pour rien. Et si on m’avait demandé mon avis, j’aurais trouvé ça aberrant. Mais force est de constater que ça marche quand même… D’ailleurs, c’est quoi le Frenchcore ?
5 – Pouvez-vous nous parler de la production de l’album ? La musique est-elle composée avec de véritables instruments de musique ou uniquement de manière électronique ? (Car le résultat est vraiment bluffant, on pourrait s’y méprendre !)
Arty : À part pour le morceau Before The Dawn où nous avons fait appel à Benjamin Baret du groupe Ne Obliviscaris pour nous faire la guitare, tous les autres morceaux sont composés avec des instruments virtuels. Ça me fait plaisir que tu trouves ça bluffant parce que ce n’est vraiment pas évident de bien faire sonner une guitare virtuelle. Pour la production, c’est moi qui m’occupe de tout le côté instrumental, aiguillé par Thomas, surtout pour le côté Métal, car qui a une bien plus grande culture Métal que moi.
Raph : Pour ce qui est du chant, j’ai tout enregistré chez moi, quasi en intégralité pendant le premier confinement. À la base, on se réunissait autour d’un ordi et on enregistrait ma voix dans des conditions hyper spartiates. J’ai tendance à croire que les nouveaux morceaux sonnent beaucoup mieux depuis que j’y ai mis plus de conviction et de travail. Je suis aussi aidé par de meilleurs outils techniques qu’à l’époque.
6 – Pouvez-vous nous parler des différentes collab’ que l’on trouve dans cet album ?
Thomas : Pour les collaborations avec les groupes de Métal, j’ai commencé à proposer le projet à Björn Speed Strid, le chanteur du groupe suédois Soilwork. Faut savoir que ce groupe est un pilier majeur du Melodeath, donc pour moi c’était juste un rêve en fait ! En plus, Bjorn est un des meilleurs chanteurs de la scène Métal et il nous a fait un truc juste incroyable.
Ensuite, j’ai discuté avec Benjamin, le guitariste du groupe Australien Ne Obliviscaris. C’est probablement mon groupe préféré, je suis un fan obsessionnel de ce groupe : ils ont un son tellement unique !
Pour le dernier feat, j’ai demandé à Ju, chanteur du groupe de Tech Death Gorod. On adore tous ce groupe qui est sûrement l’un des plus talentueux de la scène française.
C’est vraiment un immense honneur pour nous d’avoir bossé avec ces artistes et on espère pouvoir continuer avec d’autres groupes pour nos prochaines sorties.
Arty : En ce qui concerne la collab’ avec Psiko, il se trouve que je bloquais sur un morceau, donc je lui ai naturellement demandé de l’aide car il nous avait déjà invités à faire un feat sur son album « Game Grid ». Je voulais lui rendre la pareille. Et je pense que j’ai bien fait parce que Leaders est un morceau vraiment très solide !
Raph : Il faut quand même que je mentionne à quel point le featuring avec Björn de Soilwork sur The Dying Part Of I a été formateur pour moi. J’ai toujours énormément respecté ce mec en tant que chanteur, et là, recevoir ses pistes solos sans aucun effet, entendre un résultat aussi solide et devoir greffer ma voix par-dessus, c’était fou. C’était quasi un cours de chant et ça m’a énormément apporté pour les morceaux qui ont suivi.
7 – Pouvez-vous nous parler de vos influences musicales, que ce soit du côté métal ou côté Hard Music ? (ou autre encore!)
Arty : Côté Métal, mes influences sont très variées. Je ne vais pas sortir tous les groupes qui m’influencent parce que ça passent par tous les styles de Métal et il y en a un bon paquet ! Disons qu’en ce moment ce qui m’influence le plus vient du Melodeath (Amon Amarth, Mors Principium Est, Soilwork, etc.)
Mais en vrai, les influences Métal d’Inbleed viennent principalement de Thomas qui, quand je suis bloqué, m’envoie 15 morceaux venus de nulle part et qui me redonne direct l’inspiration.
Côté Hard music, mes influences sont plutôt variées aussi mais comme je connais mieux ce style, je m’en influence beaucoup moins maintenant. Mais je me dois quand même de citer Micropoint bien entendu.
Dans d’autres styles, je suis obligé de citer Zardonic et Infected Mushroom.
Thomas : Si je commence à parler de mes influences Métal on en a pour 3 jours ! Et surtout je ne saurais pas par où commencer ! Selon le moment, je peux écouter du MétalCore (un peu) avec Trivium ou Parkway Drive, du Death technique par exemple Gorod, Allegaeon, Psycroptic, du Doom comme Swallow the Sun ou bien encore Ghost Brigade. Mais le genre que j’écoute le plus, c’est le Melodeath scandinave avec Dark Tranquillity, In Mourning, Before the Dawn, Be’lakor…
Ce qui est formidable avec le Métal c’est qu’il y a un style pour chaque moment.
Raph : Mes influences sont assez variées, mais je n’en ai strictement aucune à te citer dans la catégorie Hard Music. Par contre, je suis ultra fan de groupes comme Katatonia, Faith No More, The Ocean ou Nine Inch Nails. J’écoute aussi énormément de trucs qui sont systématiquement sujets à polémique entre nous, comme Leprous ou Lana Del Rey ! (rire)
8 – Quel est votre morceau préféré remixé à base de chanson de métal ?
Arty : Pour moi le maitre en la matière c’est Neophyte.
Thomas : Pareil ! Ce gars, c’est le boss. On jouait souvent ses morceaux avec Arty au début d’Inbleed notamment Coming At You Strong qui te retourne un dancefloor en un rien de temps.
9 – Quelle soirée ou quel festival vous a le plus marqué ? En tant que festivalier et en tant que DJ ?
Arty : Impossible de répondre à cette question en tant que festivalier, on en a trop fait !! Bon comme mauvais, tous les concerts resteront gravés dans ma mémoire pour toujours ! Mais je vais quand même mentionner le concert de Parkway Drive au Hellfest 2018. Une boucherie!
En tant que DJ, la première fois où on a joué sur la façade de notre Sound System Teknovores restera inoubliable.
Thomas : En tant que festivalier, le Hellfest de 2017. Pour nous, ce festival c’est le moment que l’on attend toute l’année. Du Métal, de la bière et des potes : c’est juste du bonheur !
J’ai fait énormément de concerts mais je crois que celui qui m’a le plus marqué c’était Atari Teenage Riot. C’était au Japon au 25e étage d’un immeuble. Le concert commençait à 19h, tous les mecs du public étaient en costard parce qu’ils sortaient juste du taf. Quand le groupe a déboulé, la salle est devenue hystérique ! Tout le monde sautait dans tous les sens… C’était de la folie pure !
En tant que DJ, comme Arty la première fois que j’ai joué avec Teknovores.
Raph : En tant que spectateur, je suis obligé de parler du Hellfest, on y part en général tous les ans, tous les trois, avec mon meilleur ami. On est une bonne équipe, on se marre bien, on boit beaucoup et on prend de sacrés tartes. Parkway Drive en 2018 reste aussi un souvenir impérissable. Sinon, j’ai passé un moment assez incroyable devant Stone Sour à Londres en 2012. Et devant Metallica, aussi. Ce sont toujours de sacrés moments.
En tant que musicien (histoire de changer des DJ), le premier concert qui me vient à l’esprit était avec mon groupe, dans le centre culturel municipal John Lennon à Limoges qui était complètement blindé. C’était une soirée assez folle.
10 – Avez-vous des projets en cours ? Que vous réserve l’année 2021 ?
Arty : Vu que l’espoir que les soirées reprennent ne se dessine pas encore, on aimerait bien enregistrer un concert live de notre album, histoire de proposer autre chose que de la simple écoute. En tout cas, on y travaille.
Thomas : J’aimerais bien pouvoir dire plein de concerts pour 2021… Mais ça a l’air mal barré ! Du coup oui, on va essayer de bosser sur un concert live !
Raph : J’espère pouvoir jouer un maximum et combler l’énorme vide que 2020 a laissé. Pour Inbleed, j’avoue avoir assez hâte de travailler sur de nouveaux morceaux, j’ai bien envie de me dépasser encore plus vocalement.
11 – Le mot de la fin pour nos lecteurs ?
Arty : Le mot de la fin ira pour Hardcore France qui a eu les couilles de nous produire sachant que c’est un style pas vraiment ordinaire. Merci à eux pour leur confiance et leur travail.
Thomas : Stay Metal
Raph : Merci à ID Software pour avoir sorti Doom Eternal !