C’est l’un des piliers du Frenchcore français, il a participé au développement du style en France et à l’étranger, mixé dans les plus grands festivals du genre tels que Defqon.1, Q-Base, Ground Zero,… suite à son arrivée au sein de HF Agency en mars dernier, nous avons eu l’honneur de pouvoir l’interviewer, nous parlons bien évidemment de Progamers !
Tout d’abord merci d’avoir accepté cette interview pour Hardcore France Mag, nous commencerons tout d’abord avec cette question d’introduction :
Peux-tu te présenter succinctement pour les personnes qui ne te connaîtraient pas ?
En premier lieu, merci à Hardcore France Mag pour cette demande d’interview.
Pour me présenter succinctement : je m’appelle Pierre-Yves, je suis originaire de l’Ile de la Réunion, je suis arrivé en métropole après mon bac, à Paris, où j’ai vécu pendant presque 20 ans. J’habite désormais Orléans depuis bientôt 2 ans.
Pourrais-tu nous parler de ton parcours dans le domaine de la HardMusic en tant que DJ, dans les débuts de Progamers vous étiez deux il me semble ?
Oui, en effet, Progamers était à la base un duo, composé de mon pote RBMZ et moi-même Skoza.
Nous étions animés par une passion commune pour le Hardcore / Frenchcore qui nous a poussé chacun à sortir quelques EP en solo sur Audiogenic, qui était alors le Graal à l’époque en matière de « releases » Frenchcore (le terme n’existait alors pas encore).
Puis, nous avons décidé de nous unir pour créer Progamers et nous nous sommes orientés vers un projet d’album. Il y en a eu finalement trois : Game After Game (2007), Final Stage (2009), Reloaded (2011).
RBMZ et moi avons collaboré pendant de nombreuses années, c’est un ami d’enfance, et liés par cette passion commune, il était logique pour moi que nous développions ce projet ensemble. On a eu la chance de vivre les prémices de l’explosion du Frenchcore aux Pays-Bas, en Hollande notamment. Je me souviens des premières dates là-bas dans de toutes petites salles, on y jouait avec Maissouille la plupart du temps, le Frenchcore n’était pas encore entré dans les grands festivals et les gens nous disaient « le Frenchcore, vous allez voir ça va devenir un truc de fou en Hollande ! ».
Et puis avec le temps les choses se sont emballées, c’est comme ça qu’on a été parmi les premiers à jouer du Frenchcore dans des festivals tels que : Harmony Of Hardcore, Q-Base, Defqon.1 et plein d’autres.
Après quelques temps, mon ami RBMZ a décidé de repartir vivre à la Réunion et d’arrêter la production de musique. Cela n’a pas été un split, nous sommes toujours d’excellents amis.
Comment as-tu développé cette passion pour la HardMusic ?
En arrivant à Paris au début des années 2000, j’avais un pote qui allait en Free Party et qui achetait des compositions issues de l’Hardtek et du Hardcore, j’ai d’abord été attiré par la Drum and Bass pour ma part mais plus j’entendais le style Hard, plus je me disais qu’il y avait un potentiel de fou en termes de création musicale. Je me souviens un jour, ce fameux pote débarque chez moi avec une compilation intitulée « Impulsive », il met alors un morceau de Micropoint nommé « Data Corruption », et là, ça a été le choc ! Je me suis dit : « c’est ce style de musique que je veux faire ! ».
Ensuite j’ai écouté tous les morceaux de Micropoint et me suis lancé à fond dans la composition. En parallèle, mon pote et moi avions à l’époque un « Sound System » en Ile-de-France, avec lequel on a posé sur pas mal de Free Party, ce qui m’a permis de me faire la main devant un public. Ensuite, les premiers bookings nationaux et internationaux sont arrivés, me propulsant ainsi dans le monde de la HardMusic.
Qu’est-ce qui t’as amené à t’orienter vers le label Hardcore France pour produire tes musiques ? (félicitation d’ailleurs pour le classement sur le TOP 100 Hardtunes de ton titre Fallen Angels à sa sortie)
J’ai sorti beaucoup de morceaux sur de nombreux labels. Mais plusieurs choses m’ont plu chez Hardcore France : tout d’abord Maissouille est un vieux pote, mais surtout Hardcore France est une famille (dont HF Mag est un membre important). Il y a une vraie dynamique, une rigueur et Hardcore France met en œuvre tous les moyens pour sortir des créations de qualités et offrir le maximum de visibilité aux morceaux ainsi qu’aux artistes.
Et il faut le dire : « Cocorico », Hardcore France est LE label qui représente la HardMusic en France aujourd’hui. Big up à Denis, Valerija, Marylène, Fred et toute l’équipe..!
Quel a été ton sentiment en signant cette année auprès de HF Agency pour tes bookings ?
Quand Hardcore France a eu la gentillesse de me proposer d’intégrer leur agence, c’était une évidence pour moi. Je leur fais entièrement confiance, nous nous connaissons et ils ont une vision à la fois familiale et ambitieuse pour leurs artistes.
Je pense que c’est important que la France ait une agence spécialisée dans la HardMusic, qui connaisse vraiment bien ce domaine, tant artistiquement qu’au niveau des bookings.
Aurais-tu des projets en cours ou futurs dont tu voudrais nous faire part ?
Pas mal de créations en solo en cours, mais également un versus avec mon vieux pote Psiko ainsi que d’autres avec différents artistes sont à venir, vous n’êtes pas prêts ! (clin d’œil) J’essaie de continuer à faire évoluer mon son tout en gardant mon identité, vouloir faire comme quelqu’un d’autre pour avoir plus de « like », ça n’a jamais été ma façon de faire.
Aurais-tu un mot pour ton public que tu aimerais partager ici avec nous ?
Très sincèrement je tiens à remercier le public du fond du cœur.
Que ce soit ceux qui ont « vieilli » avec moi ou la nouvelle génération qui découvrent mes sons, leurs retours et leur enthousiasme n’ont pas de prix et me donnent de la force pour continuer.
Savoir que des gens aiment ta musique c’est le plus beau des cadeaux !
Parce qu’il ne faut pas se mentir, la composition c’est un vrai chemin de croix parfois !
Le compositeur qui ne doute pas de sa production n’est à mes yeux pas un vrai compositeur.
Il y a des moments de remise en question, de tâtonnement et le fait de savoir qu’il y a des gens, hommes, femmes, qui sont là et apprécient ce que tu fais, ça donne énormément de force. Alors sincèrement, merci à tous !
Je tiens aussi à dire un petit mot pour HF Mag :
Je trouve l’initiative de ce Mag hyper intéressante, il manque de ce genre de chose en France. Donner des news de la scène Hard fréquemment et avec passion comme vous le faites, je trouve ça vraiment bien. Vous faites un super boulot, longue vie à vous !
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