Jebroer : une carrière éclectique

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Jebroer, artiste à l’enfance tourmentée, se tourne très tôt vers la musique et fait du rap son échappatoire. Il commence avec des singles orientés hip-hop, puis, se diversifie rapidement en signant plusieurs collaborations qui enchainent les classements néérlandais. Il prête aujourd’hui sa voix aux plus grands de la scène Hard et Électro et a bien voulu nous parler de son ressenti quant à son parcours.

1 – Tout d’abord, merci d’avoir accepté cette interview et de nous accorder de votre temps. Pouvez-vous vous présenter pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore ?

Merci beaucoup ! Je suis ravi de faire votre connaissance et je voudrais vous remercier pour cette interview.

Je m’appelle Tim Kimman mais je suis plus connu sous le nom de Jebroer et je viens de Hollande. J’ai à mon actif d’artiste plus de 1000 soirées/festivals, 300 millions de streams et je suis dans l’industrie de la musique depuis plus de dix ans. Je ne suis pas du genre à faire ma propre promotion mais les chiffres parlent d’eux-mêmes…

Je suis père de trois enfants et je suis à la tête de différents business. L’un d’entre eux étant le label de musique ROQ ‘N Rolla Music qui marche vraiment bien. J’ai travaillé dur pour en arriver là aujourd’hui et bien entendu je ne compte pas diminuer la cadence dans les années à venir.

 

2 – Pourquoi avoir choisi le nom de scène « Jebroer », cela a-t-il une signification particulière ?

Aux Pays-Bas, “Jésus” se dit “Je zus”, qui veut dire “ta soeur”. Lorsqu’on dit “Je broer”, cela signifie “ton frère” en néerlandais. Je suis Jebroer et je crois en moi 🙂

 

3 – Cela fait maintenant plusieurs années que vous avez rejoint la scène Hard mais vous êtes avant tout un rappeur, comment vous est venue cette passion ?

Au début de ma carrière, j’ai commencé par faire du hip-hop électro où on mélangeait plusieurs genres de musique au sein d’une même chanson. J’ai toujours trouvé intéressant de travailler les drops ou les outros en Hard Dance. Au final, je me suis retrouvé à produire essentiellement de la Hard Dance (Hardstyle et Hardcore) car ça me donne l’énergie que je recherche en studio et grâce à laquelle je m’éclate comme un dingue sur scène.

4 – On retrouve votre voix sur des titres en collaboration avec Paul Elstak, Dr Phunk, Outsiders ou encore Yellow Claw, que vous apportent ces expériences et quelle a été la plus marquante ?

Yellow Claw et moi, ça remonte à un bail ! On a percé aux Pays-Bas à la même période et notre morceau a été mon premier Top 40 ! (rire) À vrai dire, on travaille en ce moment-même sur un nouveau titre. Je kiffe !

 

5 – Me Gabber sonne comme une déclaration d’amour à cette culture, comme la plupart de vos titres, qu’est-ce qui vous tient à coeur dans ce mouvement ?

En néerlandais, “Me Gabber” signifie “mon meilleur ami”. C’est l’histoire de deux bons amis qui ont grandi ensemble et dans la vidéo nous portons la tenue “Gabber”. Le Gabber est une part magnifique, typique de la culture néerlandaise. Je ne suis pas à proprement parler un artiste Gabber mais, comme je l’ai mentionné, j’aime jouer avec différents sons et styles.

 

6 – Avec l’aide de Scooter, vous avez créé My Gabber, la version anglophone de Me Gabber. Plus récemment c’est Kind Van De Duivel qui est devenu Child From the Devil. Qu’apporte cette transposition dans une autre langue ?

Les membres de Scooter m’ont contacté afin de produire une version anglaise avec eux et je  les ai aidé à la réaliser. C’est arrivé un peu par hasard et ça a démarré comme ça. On est parti ensemble au studio en Allemagne et on a tourné la vidéo à Amsterdam et à Tokyo. Ce morceau gagne en popularité de jour en jour, ce qui a permis de me faire connaître auprès de nombreux fans à travers le monde, plus particulièrement en Allemagne.

Le succès remporté avec Kind Van De Duivel aux Pays-Bas et en Belgique a été tel que nous avons fait une version allemande Kind Eines Teufels et qui a eu un succès fou en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Timmy [Trumpet] jouait en boucle ce morceau à toutes ses soirées et après quelques messages échangés on a évoqué le fait de travailler sur une musique. J’avais déjà enregistré le vocal pour la version anglaise et j’ai laissé Timmy s’occuper de la trompette pendant que [Dr] Phunk s’affairait à la création de nouveaux kicks. Dans le clip, le Jebroer mondial sort de l’usine de production. Cela signifiqe que je suis prêt à m’exporter à l’international, je le sens.

7 – Quelle expérience retirez-vous d’un travail en collaboration avec des artistes tels Timmy Trumpet qui, à l’origine, ne sont pas orientés Hard Music ?

Je ne raisonne pas en terme de genres. Je fais juste ce qui me plait bordel. Sans déconner.

 

8 – Le clip de Kind Van De Duivel avait suscité des débats lors de sa sortie. Comment avez-vous ressenti cette censure et comment avez-vous surmonté cela ?

J’ai rencontré des problèmes avec la communauté chrétienne de plusieurs pays parce qu’ils pensaient que je voulais inciter les gens à croire au Diable. J’ai même été interdit de festival. Je faisais les gros titres dans la presse parce que des enfants chantaient cette chanson à l’école. Ils rentraient chez eux et chantaient “je suis l’enfant du diable”, alors que ces mêmes parents leurs disaient qu’ils étaient les enfants de Dieu.

Des prêtres se sont rassemblés afin d’écrire une lettre au gourvernement dans le but de faire interdire cette chanson ! (rire) Ça n’a fait que prendre encore plus d’ampleur ! À chaque fois qu’on me demandait si ce morceau était contre les chrétiens, je leur répétais “Non !”.

Cette chanson parle de MOI. JE suis l’enfant du Diable, je suis un rebel au fond de moi. Je voudrais vraiment écouter l’ange sur mon épaule mais je me suis attiré pas mal de problèmes à écouter le diable sur l’autre épaule.

Le jour de ma mort, célébrez ma vie. Je suis un gosse à problèmes mais c’est ce qui fait l’homme que je suis aujourd’hui et je suis fier de moi. Je reviens de loin et je dis toujours aux gens que la première chose à faire est de croire en soi, avant d’explorer quelle religion est la plus appropriée à sa personne. J’en suis arrivé là aujourd’hui car j’ai cru en moi quand on me disait que je n’étais qu’une merde. Qu’ils aillent se faire voir.

9 – Avez-vous des projets en cours pour l’année à venir ?

Child of the Devil est le premier single en anglais de mon album trilingue intitulé “ZesSechsSix” ! C’est le nombre 666 en trois langues. J’ai déjà sorti six morceaux en néerlandais et six autres en allemand ; à présent c’est au tour des six morceaux anglais. Réunis, ils vont constituer un seul et même album, la sortie est prévu début 2021. Le dernier single en date, Jebroer X Harris & FordThe Master est sorti ce vendredi 15 janvier !

 

10 – Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Oui ! J’espère que vous appréciez ma musique et vous pouvez aussi aller sur ma chaîne YouTube et regader toutes mes vidéos plus folles les unes que les autres – profitez bien !

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