Marseille : Deux concerts tests à venir !

Après le succès du concert test s’étant tenu à Barcelone en décembre dernier, la France a décidé d’emboîter le pas de leurs confrères espagnols.

Le 12 décembre 2020 au sein de la salle Apolo à Barcelone, s’est déroulé le festival « Primavera Sound » regroupant un public de 463 personnes (pour une capacité totale de 900 personnes).
L’expérience comptait en tout 1047 personnes, 463 volontaires ayant participé au concert, 496 n’y ont pas participé et ont servi de public témoin pour comparer les contaminations avec ceux ayant participé, les personnes restantes n’ont participé ni à l’une ni à l’autre expérience.
L’évènement s’est tenu sans aucunes distanciations sociales pour le public mais le port du masque (FFP2) restait néanmoins toujours obligatoire. La ventilation de la salle et la surveillance de la température ambiante étaient rigoureusement contrôlées pour toute la durée de l’expérience.

À la suite de ce concert test, on ne compte aucune contamination parmi les volontaires ayant participé et deux contaminations parmi ceux n’ayant pas participé.
Les organisateurs ont donc conclu qu’avec un protocole sanitaire strict, lors d’un évènement recevant du public, le risque de contamination n’est pas plus élevé qu’ailleurs ; une bouffée d’oxygène pour le monde de l’événementiel qui peut enfin entrevoir une évolution de sa situation.

Les deux concerts tests de Marseille se tiendront respectivement à une semaine d’intervalle avec une population de 1000 personnes chacun, dont le but, tout comme pour l’Espagne, est de déterminer si oui ou non le monde de l’évènementiel est comme nous l’entendons depuis le début de l’épidémie un accélérateur de contamination, et de savoir si un concert représente réellement un risque vis-à-vis de la pandémie si on applique un protocole sanitaire strict.

Lors du premier confinement, s’est monté à Marseille Dôme un collectif nommé Do3me, regroupant des médecins, des directeurs de salles et des organisateurs de festivals.
Ces derniers se sont unis pour réfléchir à des solutions permettant l’organisation d’événements culturels malgré la pandémie. L’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) a depuis accepté de soutenir le collectif en tant que pilote pour les deux futurs concerts.

Alors, comment cela va-t-il se dérouler ?

Ci-dessous les situations de Vincent Estornel, membre du collectif Do3me et médecin spécialisé dans la médicalisation de grands évènements :

 « On ferait des tests PCR juste avant, juste après et huit jours après l’événement. Et on compare ensuite à une population identique pour mesurer l’effet du concert. On veut se rapprocher au plus possible des conditions d’un vrai concert pour évaluer le sur-risque
Nous allons tirer au sort les participants. Mais il va falloir travailler sur la définition d’une tranche d’âge pour cibler une population, et ne pas faire assister aux concerts des gens avec des comorbidités. Nous serons très vigilants sur le mode de recrutement, cela fait partie des négociations actuelles. »

À l’heure actuelle, aucun lieu n’est encore défini pour accueillir les concerts, même si le Dôme de Marseille est cité dans plusieurs médias.
Malheureusement, au vu de l’évolution de la pandémie dans la ville phocéenne, les dates des deux concerts risquent d’être repoussées en mars car il faut que la situation des contaminations soit sur un plateau afin d’éviter de fausser l’expérience.

Tanguy BLACHERE